Maire de Vignoles (21)
 
 
BOSSU Jean Baptiste
(1731 - 1806)
 
 
 
 
an III - 1794) signature suivie de la « mention en place de l’officier public »
 
 
Jean Baptiste BOUSSU (1731 – 1806), bourgeois, est né le 21 janvier 1731 à Vignoles (21). Il est le fils de Claude BOUSSU (1696 – 1778), laboureur marchand et de Jacquette CORCOL (1695 - >1778). Sa famille a toujours appartenu au milieu aisé de son village. Son parrain est J.B. Gaugain curé du village, sa marraine, la fille du procureur et notaire à Beaune.
Jean Baptiste occupe la cinquième place dans une fratrie de sept enfants. Sa petite sœur, Jacquette BOUSSU (1737 – 1811) épouse à Vignolles, le 20 janvier 1761, Jean FRAPILLON le fils de Philibert FRAPILLON et d’Anne LOVEAU marchands à Aloxe (21)
Le 26 novembre 1754 à Aloxe ( Aloxe Corton de nos jours), Jean Baptiste BOUSSU s'unit avec Marguerite FRAPILLON (1734 - 1804) la fille d’Abraham FRAPILLON et d’Anne FRAPILLON marchands à Aloxe (21). Le couple s’installe à Vignolles où onze enfants naissent de leur union.
Jean Baptiste est décédé à Vignolles le dimanche 23 février 1806, à l'âge de 75 ans.
 
 
Le mandat de maire de Jean Baptiste BOUSSU
( novembre 1791 à décembre 1795)
 
La révolte française
1789 : les Etats Généraux sont réunis. Les délégués sont porteurs des cahiers de doléances qui contiennent les revendications des paroissiens et les suggestions des ecclésiastiques et des nobles.Le 14 juillet, le peuple qui désirait trouver des munitions pour ses fusils, envahit et brûle la Bastille.
A cent lieues de tout ce tintamarre,à Vignolles, Monsieur Le curé tient consciencieusement le registre paroissial et inscrit baptêmes, mariages et décès.
Pierre BOUSSU remplit ses fonctions d'administrateur en tant que Syndic, et la fabrique paroissiale est contrôlée par François PIGNOLET.
Les villageois ont subi un hiver terrible et la disette menace. Les impôts et les injustices locales sont de plus en plus difficiles à supporter. L'atmosphère est lourde.
La Révolution de 1789 est passée par Vignolles, et le marquis Marc Antoine Claude de Pradier d’Agrain flanqué de sa famille quitte les terres et la Seigneurie du Pasquier et s’enfuit vers la Suisse.
 
Jean Bailly et Antoine Guerrier, procureurs syndics en exercice, convoquent le 7 février 1790, l’assemblée notable de la communauté pour « la formation de la municipalité de Vignolles »
Dans l’église St Andoche, le puissant curé Etienne Paquelin en fait l’ouverture et parmi 34 électeurs inscrits ; Sont élus :
Etienne Paquelin, président
Jean Baptiste BOUSSU (1731 – 1806), secrétaire
Pierre BOUSSU (1731 – 1796), maire. Il est un cousin germain de Jean Baptiste
Antoine Guerier, procureur
François Chavance, secrétaire greffier
Deux officiers municipaux et six notables complètent ce Conseil Général de la Commune.
 
 
Le 1er maire élu par le peuple de la commune de Vignolles
En 1789, les agents municipaux sont élus pour 2 ans, par les citoyens « actifs » de la commune. Le nombre de ces citoyens est réduit aux contribuables payant une contribution au moins égale à 3 journées de travail dans la commune. Les règles de cette époque nous permettent de confirmer le statut économique de Jean Baptiste BOUSSU, puisque pour être éligible, il faut payer un impôt au moins équivalent à dix journées de travail.
La mention " premier maire élu" portée sur la plaque de la rue BOUSSU JB, à Vignolles, rappelle cette période de révolution des idées dont la France a été porteuse.
 
«Bourgeois profondément terrien, Il se voulait catholique et tolérant, mais ne s’interdisait pas de reprocher au clergé les pouvoirs qu’il s’était arrogés, les abus auxquels il s’était livré. Il appliquait scrupuleusement les consignes révolutionnaires, mais son adhésion aux idées réformistes, son dévouement à la cause publique avaient une limite : l’abus, ou ce qu’il considérait comme tel.
Par ses origines Jean Baptiste BOUSSU était un notable, par ses idées, un voltairien et par sa profession, un terrien dans le sens noble du terme. C’était un paysan éclairé qui avait tenté de faire passer les habitants de son village de leur état de taillables et corvéables à merci à celui de responsables de la gestion de leur communauté. C’était l’objectif de ces nombreuses réunions qui devaient libérer les esprits et c’est ce qu’il appelait : la mutation de la municipalité de Vignolles » source : extrait de VIGNOLLES son historial par Hubert Vuittenez
Le 13 février 1791, Le Conseil, sous l’impulsion de Jean Baptiste BOUSSU, décide de créer une matrice cadastrale qui servira de support à la répartition des impôts et fixer les propriétés tout en récupérant les terres communales usurpées par les privilégiés. Si Pierre BOUSSU signe le document comme maire, c’est bien sous l’inspiration de Jean Baptiste BOUSSU que le texte de la délibération est rédigé. On y trouve, les idées, les formules, l’argumentation, la logique qui caractérisent Jean Baptiste BOUSSU.
 
Le 6 mars 1791, Jean Baptiste est élu membre de la commission des états des propriétés et le 8 août il dirige la commission de la matrice de la contribution mobilière.
Dans la foulée, il est élu maire le 13 novembre 1791 par 19 voix contre 6.
Pierre BOUSSU devient secrétaire
Les réunions se succèdent à vive allure. Jean-Baptiste BOUSSU pendant les soixante dix mois de son mandat, organisera une centaine de réunions avec pour objectif, faire passer la communauté paysanne du système féodal au régime républicain.
 
Le 16 décembre 1792 (*) , ça y est, le peuple vote pour élire les magistrats de la commune…. Jean Baptiste BOUSSU est réélu maire par 21 voix sur 31 votants.
Le 21 janvier 1793 le roi Louis XVI est guillotiné à Paris, tandis que 2 jours plus tard, le 23 janvier, Jean Baptiste BOUSSU prononce son discours sur les usurpations, dans lequel il annonce qu’il va réclamer le restitution des biens usurpés par les seigneurs de Vignolles, tant sur le finage de Vignolles que sur les alentours du château du Paquier, ou encore sur Chevignerot.
Sur le procès verbal sont soussignés : J.B. Boussu maire, Claude Tixier procureur de la commune, J. B Gay secrétaire greffier, Charles Guillemard officier, Philibert Henriot, Pierre BOUSSU, Philibert Jacob, Nicolas Bougenot.
 
Le 8 février 1793, le Premier Ministre anglais William Pitt et l’Angleterre parvinrent sans trop de peine à insuffler une ardeur guerrière aux belligérants Prussiens, Autrichiens et Princes allemands. La diplomatie anglaise décida rapidement la Hollande, le Portugal, Naples et Rome à se joindre à la coalition, puis réussiront à convaincre l'Espagne et la Russie de la rejoindre. La Russie rejoindra la coalition après l’acceptation par l'Angleterre du partage de la Pologne proposé par la tzarine Catherine II. Les efforts de l'Angleterre restèrent stériles, par contre, avec la Suède, le Danemark, Gène, Venise, la Suisse et la Turquie qui souhaitaient rester neutres. A l'exception de ces six états, toute l'Europe se retrouvait donc ligué contre la France au printemps 1793.
L’Assemblée législative proclame la patrie en danger et demande à tous les volontaires d'affluer vers Paris.
 
Le 16 mars 1793 le maire ouvre le bureau pour la réception des volontaires répondant à l’appel.
Tous les citoyens dont l’état correspond aux critères de recrutement sont présents. Sur ces seize citoyens, trois « volontaires », désignés par scrutin, devaient rejoindre l’armée, dont Philibert BOUSSU.
 
Le 19 frimaire an II (9 décembre 1793) on plante l’arbre de la Liberté dans la place commune de Vignolles, et le maire et les officiers municipaux y ont déposé au pied, quelques effets royaux dont un almanach royal daté de 1776 pour les y brûler.
 
Le 27 prairial an III (16 juin 1795) Jean Baptiste BOUSSU met aux enchères la location de l’ensemble des propriétés de « l’émigrée Rigolley, femme de Pradier d’Agrain » dont il est fait mention ci-avant.
 
La fin de mandat
Mais la situation se dégrade. Beaucoup de jeunes « volontaires » sont morts sur les champs de bataille et les nouvelles de Paris font peur: la terreur a déchaîné, par ses horreurs, des soulèvements contre révolutionnaires, et les paysans qui pourtant ont mis tous leurs espoirs dans le nouveau régime, prennent peur.
 
A la réunion de novembre 1795, Jean-Baptiste BOUSSU ne peut que constater que les quelques présents ne veulent plus participer aux votes malgré les précautions d'anonymat prises par le maire
 
De plus, les réquisitions de nourriture, paille, foin, grains deviennent de moins en moins supportables. La misère pèse encore et toujours sur le paysan et les armées sont insatiables. Enfin, les réquisitions de 1795 déclenchent une petite émeute à Chevignerot. Jean-Baptiste BOUSSU refuse de signer les bons de réquisition, il démissionne.
Après avoir exercé son mandat de maire opérant pour la mutation de la France vers la démocratie, c’est en novembre 1795, qu’il se retire de la vie politique, laissant à ses inséparables collaborateurs la liberté de poursuivre son action de justice.
Source : une large partie des informations de ce texte est issue http://www.vignoles.fr/notre-histoire, site officiel de la commune de Vignoles
 
 
 
 
 
(*) 200 ans plus tard, Vignoles et son équipe municipale, décident de rendre hommage à leur 1er maire élu, en donnant une nouvelle appelation à une rue de leur village : La rue J. B. BOUSSU
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