Pourquoi Bourguignons ?
Le nom "Bourguignon" vient d'un mot grec qui signifie tour ou fortification, que les Bourguignons dressaient pour leur défense contre l'invasion des Barbares, prononcé à la manière allemande "Burgos"
C'était comment la Bourgogne, avant ?
De nombreuses fouilles ont permis la découverte de vestiges témoignant de l'existence de l’homme dès la période du paléolithique supérieur, dans la partie de la Gaule qui, plus tard, deviendra Bourgogne. Le village de Arcy sur Cure (Yonne) et ses grottes préhistoriques et notamment celle de la Grotte des Fées, sont de renommée internationale. Le vase de Vix, objet exceptionnel, témoigne notamment de la présence des tribus celtes sur le sol bourguignon. Sans oublier la roue d’Ouroux sur Saône en Saône et Loire
Plus tard, la Bourgogne est occupée par les Celtes, puis conquise en 52 avant J.-C., par Jules César après une rude résistance à Alésia. Depuis Napoléon III, officiellement, la Bataille d’Alésia s’est déroulée à Alise Ste Reine en Côte d'Or.
Les Burgondes, peuple germanique, s'établissent en Gaule en 406, conduits par Gondicaire qui sera le premier roi des Bourguignons.
Le royaume de Bourgogne
Un premier royaume de Bourgogne, la Burgondie, fut créé par le peuple burgonde après son installation sur les bords du Lac Léman, au Vème siècle
Ce premier royaume étend son territoire sur la "Germanie Séquanaise" autrement dit l'Alsace et la Suisse, puis au Sud atteint la Loire, à l'Ouest le bassin du Rhône.
Les rois se succèdent à la tête de ce royaume:
? - ? Gondicaire
? - 437 Gonthier
437 - 480 Chilpéric Ier
480 - 516 : Gondebaud
516 - 524 : Saint Sigismond (Sigismund)
524 - 534 : Godomar III, frère du précédent
480 - 516 : Gondebaud
516 - 524 : Saint Sigismond (Sigismund)
524 - 534 : Godomar III, frère du précédent
Chilperic Ier Fils de Gondicaire Gondebaud fils de Gondioc Sigismond fils de Gondebaud
Conquête mérovingienne
En 534, le royaume est conquis par les fils de Clovis Ier et partagé entre :
Théodebert Ier († 548)
Childebert Ier († 558)
Clotaire Ier († 561)
Théodebert Ier († 548)
Childebert Ier († 558)
Clotaire Ier († 561)
Les fils de Clovis expulsent Gondemar et rattachent la Bourgogne à l'empire des Francs.
Théodebert Ier neveu de Childebert Childebert Ier fils de Clovis Clotaire Ier fils de Clovis
Royaume franc de Bourgogne
561 - 592 : Gontran Ier, fils de Clotaire Ier
592 - 596 : Childebert II
592 - 596 : Childebert II
596 - 613 : Thierry II
613 - 613 : Sigebert II
613 - 629 : Clotaire II
629 - 639 : Dagobert Ier
639 - 657 : Clovis II
657 - 673 : Clotaire III
673 - 673 : Thierry III
673 - 675 : Childéric II
675 - 691 : Thierry III
691 - 695 : Clovis III
695 - 711 : Childebert III
711 - 715 : Dagobert III
721 -7 37 : Thierry IV
743 - 751 : Childéric III
613 - 613 : Sigebert II
613 - 629 : Clotaire II
629 - 639 : Dagobert Ier
639 - 657 : Clovis II
657 - 673 : Clotaire III
673 - 673 : Thierry III
673 - 675 : Childéric II
675 - 691 : Thierry III
691 - 695 : Clovis III
695 - 711 : Childebert III
711 - 715 : Dagobert III
721 -7 37 : Thierry IV
743 - 751 : Childéric III
Childebert II Thierry II Clotaire II Dagobert Ier Clovis II
Neveu de Gontran Fils de Childebert Petit fils de Clotaire Fils de Clotaire II Fils de Dagobert
Neveu de Gontran Fils de Childebert Petit fils de Clotaire Fils de Clotaire II Fils de Dagobert
Chilperic II Chilperic III
Période carolingienne
751 - 768 : Pépin le Bref
768 - 771 : Carloman Ier
771 - 814 : Charlemagne
768 - 771 : Carloman Ier
771 - 814 : Charlemagne
Puis Charlemagne en fait un duché. La Bourgogne est offerte à Charles le Chauve
Au décès de Charlemagne, le traité de Verdun de 843 déchire à jamais l'unité du vieil empire de ce dernier. La mutilation que le traité fait subir à la Bourgogne, donne naissance à une Bourgogne franque à l'ouest de la Saône (futur duché, dont l'actuelle région Bourgogne est issue), et à une Bourgogne impériale à l'est de cette rivière dans laquelle se trouve notamment la future franche comté de Bourgogne ou Franche Comté, lot de l’empereur Lothaire.
Les héritiers de Lothaire disparaissent les uns après les autres sans laisser de descendants, et chacun des oncles et des frères tente de dépouiller son parent. Les Normands ravagent le nord, les Sarrasins menacent le midi, partout règne l'anarchie, le trône des Francs se soutient à grand peine. La mort de Louis II le Bègue en 879, donne le signal.
Le 15 octobre 879, une assemblée de notables et de prélats, élit roi le beau-frère de Charles II le Chauve, Boson, comte d'Autun, exerçant les fonctions ducales dans le Lyonnais, le Viennois, et en Provence. Le couronnement de Boson V de Provence fut à l'origine du royaume de Provence.
Pépin le Bref Carloman Ier Charlemagne
Fils de Charles Martel Fils de Pépin le Bref
Le Duché de Bourgogne
Richard dit le Justicier, frère de Boson, devient comte d'Autun en 883. En 887, à la mort de Boson, il hérite les comtés de Troyes et Nevers. En 894, il conquiert le comté de Sens.
C'est l'ébauche du duché de Bourgogne qui se forme. Vers 918, il est titré dux, donc premier duc de Bourgogne, et réunit alors les comtés d’Autun, de Nevers, et d’Auxerre. Les comtes et évêques de Brienne, Chalon, Beaune, Troyes, Langres, se placent sous son autorité. C'est la première dynastie des ducs de Bourgogne, les Bosonides.
En 1002, Robert II le Pieux, roi de France, prétend à la couronne de Bourgogne et dirige à cet effet, plusieurs expéditions.
En 1032, le roi de France Henri Ier, fils de Robert le Pieux, cède le duché de Bourgogne à son frère Robert, auteur de la dynastie capétienne qui régnera en Bourgogne pendant plus de 300 ans.
Sa puissance lui permet de s'octroyer la Franche-Comté. Cette première dynastie des ducs de Bourgogne s'éteint en 1361
Le 21 novembre 1361, la peste emportet le jeune Philippe de Rouvres, âgé de 16 ans, dernier Duc de Bourgogne de la dynastie capétienne sans successeur direct. Son beau-père, le roi de France Jean le Bon, deuxième roi de la dynastie des Valois, impose le retour du Duché à la Couronne de France et le concède à son quatrième fils Philippe le Hardi, qui est à l'origine de la deuxième maison capétienne, dite maison de Valois
Le premier Duc de Bourgogne de la maison des Valois, n’a que 21 ans mais il est déjà auréolé de gloire gagnée à 14 ans en restant auprès de son père lors de la bataille de Poitiers contre les Anglais
Quatre ducs se succèdent à la tête de ce Duché
- Philippe le Hardi, 1363
Fils et frère de rois, il a l’ambition de créer une dynastie autour d’un État puissant. Son mariage avec Marguerite de Flandres en 1369 donne un sens à cette ambition. A la mort de son beau-père en 1383, tombent dans l’escarcelle du Duché les Comtés de Bourgogne (l’actuelle Franche-Comté) de Flandre, d’Artois, de Rethel ainsi que les Seigneuries de Malines et de Salins.
- Jean sans Peur, 1404
Jean Sans Peur (Duc de 1404 à 1419), poursuit l’œuvre du fondateur de la dynastie. Il est le fils aîné de Philippe II de Bourgogne et de la duchesse et comtesse Marguerite III de Flandre. Il est assassiné par les Armagnacs en 1419.
- Philippe le Bon, 1419
Philippe Le Bon (Duc de 1419 à 1467), fils unique du duc de Bourgogne Jean sans Peur, et de Marguerite, fille du duc Albert de Bavière, décide, lors d'une rencontre du 25 décembre 1420, de maintenir l'alliance avec l’Angleterre contre les rois de France afin de venger le meurtre de son père.
- Charles le Téméraire, 1467.
Charles le Téméraire (Duc de 1467 à 1477) tentera de réunir le duché et les Pays-Bas. Il sera près de réussir après avoir conquis une partie de l’Alsace et de la Suisse, mais il se heurte au duc de Lorraine allié au roi de France. Ce surnom de Téméraire lui fut donné à l'époque romantique, ses contemporains le qualifièrent de Guerrier.
Après la mort de Charles le Téméraire, le roi Louis XI s'empare du duché et le rattache à la Couronne. Mais Marie de Bourgogne, la fille de Charles le Téméraire, dernière héritière, revendique le titre de duchesse de Bourgogne. Son mariage, en 1477, avec l'archiduc Maximilien d’Autriche oriente pour près de deux siècles la géopolitique de l'Europe. Elle est la grand-mère de Charles Quint.
Le roi Louis XI devient "duc de Bourgogne" avec la Bourgogne, et les Hasbourg deviennent "duc de Bourgogne" avec les Pays-Bas bourguignons (actuel Benelux) et la Franche-Comté.
Les Habsbourg, et Charles Quint, n'auront de cesse de faire valoir leurs droits au duché de Bourgogne, créant des conflits entre la France (François Ier) et l'Espagne rattachée à l'empire des Habsbourg.
Devenue province française, la Bourgogne est, lors des guerres de religion, un important bastion de la Ligue qu’Henri IV doit soumettre (1595). La conservation des institutions traditionnelles (parlement, chambre des comptes, Etats provinciaux, bailliages) ne fait pas obstacle en 1542 d’une généralité administrée par un intendant établi à Dijon où une bourgeoisie aisée s’anoblit par les offices et développe une remarquable activité intellectuelle et artistique.
Dès lors, l'histoire du duché de Bourgogne se confond avec l'histoire de France, dans laquelle le parlement de Bourgogne, fondé par Louis XI, occupe une place brillante.
Le Charolais sera reconquis en 1659.
Le traité de Nimègue signé le 10 août 1678 scelle définitivement la réunion de la Franche Comté au royaume de France
La Province de Bourgogne
L'ancienne province trouvait ses limites au Nord par la Champagne et la Franche-Comté, à l'Ouest par le Bourbonnais et le Nivernais, et au Sud par le Lyonnais et la Savoie.
Le duché de Bourgogne comprenait le Dijonnais, le Châlonnais, l'Autunois, l'Auxois et le pays de la Montagne
On y trouvait quatre comtés : Charolais, Mâcon, Auxerre et Bar-sur-Seine.
Dijon en était la capitale.
La Région de Bourgogne
En 1790, les départements apparaissent : la Côte-d'Or, la Saône-et-Loire, sont pris en totalité sur le territoire du duché.
Les départements de l'Ain, de l'Yonne, de l'Aube et de la Nièvre sont, eux, formés pour partie sur le reste du territoire.
De nos jours, la Côte-d'Or, la Saône-et-Loire, l'Yonne et la Nièvre forment la région Bourgogne.
D'une superficie de 31582 km², outre ses 4 départements elle compte 174 cantons, se partageant 2046 communes.
Cette région est traversée par les montagnes du Charolais et de la Côte-d'Or. Le sol bourguignon arrosé par la Seine, l'Yonne, la Saône, le Rhône et l'Ain, produit des vins renommés (Beaune, Chambertin, Pommard, Volnay, Nuits, Mâcon, Tonnerre).
Au XIXème siècle dans un climat politique calme, l’expansion de la sidérurgie ( surtout en Saône et Loire) et des grands axes de transport concurrence la vocation agricole et viticole de la région, touchée par l’exode rural et par la crise du phylloxéra ( à partir de 1875)
Le vignoble bourguignon
Le vin remplace la bière celte. Les Celtes de Gaule, appelés Gaulois au IIème siècle avant J.C parlant le gaélique, avaient comme usage, de conserver leurs vins dans des vases de terre
Le plus grand et le plus beau vase grec destiné à recevoir du vin est trouvé à Vix. Il est exposé au musée de Châtillon-sur-Seine (21)
Les Celtes ont probablement été les premiers à élaborer des récipients de formes arrondies, étanches qui pouvaient supporter des efforts (tel que le roulage) et des charges (l’empilage). L'origine du tonneau remonterait aux années 350 avant J.C.
Des marchands italiens exploitent la passion du vin qu'ont les Gaulois. Sur les bateaux qui suivent les cours d'eau ou par chariots qui roulent dans les plaines, ils transportent du vin, dont ils tirent des bénéfices
photogarphie : minobossu
La progression de la vigne inquiète les Romains car en effet, désormais à Rome, on apprécie le vin gaulois.
En 92 de notre ère, l'Empereur Domitien décide la destruction du vignoble gaulois. Il s'agissait là de protéger le commerce romain devant une Gaule devenue à son tour puissance viticole.
En l'an 312, Eumène, illustre orateur gallo-romain né à 'Autun, rédige un plaidoyer fiscal adressé à l’empereur : c'est la première description du vignoble autour de Beaune (21)
Le culte de Bacchus se répand : les vestiges d’un temple dédié à Bacchus ont été découverts sous l’église Saint-Etienne à Vézelay (89).
Des années 500 aux années 1400, les guerres innombrables traversent le pays, les communautés religieuses traversent le temps favorisant l’extension de la vigne par la création d’importants domaines rattachés aux abbayes : l’abbaye de Cluny (909), de Cîteaux (1098).
C'est la période de naissance des clos (entités foncières) : le Clos de Bèze (21) fondé en 640. A Auxerre (89), le clos de la Chaînette est plus ancien encore, sans oublier le clos de Vougeot (21) en 1115
Au cours du pontificat de Clément VI (1342 - 1352), les cisterciens bourguignons subdivisèrent le Clos de Vougeot en trois climats afin de sélectionner la « cuvée du pape » pour satisfaire ce pontife. Cette faveur pour un vin rouge fut une nouveauté du XIVe siècle, les vins les plus appréciés jusqu’alors étant blancs.
Le rôle joué par cette mutation de goût fut essentiel. En effet le vin de Beaune, descendait facilement par la voie fluviale (Saône et Rhône jusqu'à cette cour pontificale d'Avignon, au contraire de son acheminement vers Paris.
1851 : On déclare ouverte la première vente aux enchères des vins des Hospices de Beaune (21)
Jusqu'au début du XXème siècle, la tonnellerie ne connaît pas de profonds bouleversements. Les artisans perpétuent et enrichissent à chaque génération un savoir-faire millénaire sans y apporter d’innovation significative, jusqu'à la découverte des matériaux inertes tel l'inox utilisés de nos jours.
Homme de la terre, le vigneron assure le long cheminement de la vigne au vin. A la différence du viticulteur, le vigneron cultive la vigne du début jusqu'à la fin.
Il plante, il taille, il entretient, il traite, il vendange etc., participant à toutes les étapes qui vont amener au produit fini, y compris la mise en bouteille.
Au XVIIème siècle,les registres paroissiaux recellent les traces de nos ancêtres nommés BOSSU, BOSSUS, BOSSUT, BOUSSU, LE BOSSU, BOUCHU. Parmi eux on découvre quelques « vignerons ».
Image et texte d'après wikipedia