La guerre
François BOSSU
(1867 – 1944)
 
 
 
François BOSSU
 
 
François BOSSU est né le 3 décembre 1867 à Saint-Martin-en-Bresse (71) Il est le fils de Pierre BOSSU (1844 - 1925) et de Louise CHAUX (1838 - ) fermiers à Saint Martin
François est l'aîné d'une frâtrie de six enfants dont trois survivront, et tout naturellement, comme c'est la coutume, François épouse le métier de son père, et devient cultivateur.
 
Le 5 novembre 1891, il s'unit avec Marie Antoinette FEVRE, la fille du forgeron Jean FEVRE et son épouse Marie JAYET ou GAYET
Le couple s'installe à Saint Martin en Bresse au hameau de Perrigny, où Marie Antoinette, couturière, met au monde en avril 1892 un garçon nommé Eugène, avant de s'éteindre, 5 mois plus tard. Le petit Eugène sera élevé par la seconde épouse de François, Berthe CARLOT avec la même tendresse que ses demi-frères
 
Les noces de François et de Berthe CARLOT, cultivatrice, sont célébrées à Saint Martin en Bresse le 28 novembre 1894. Elle est la fille de Jacques CARLOT et de Marie FEVRE
François et sa seconde épouse ont ensemble cinq enfants.
 
 
Au sein de cette fratrie de six enfants, trois ont un lien fort avec le chemin de fer et plus particulièrement avec le "PLM" jargon de cheminot désignant autant les rames de train que la ligne ferroviaire reliant Paris-Lyon-Marseille.
C'est bien cet enthousiasme pour le métier de "cheminot" qui sera la cause du décès de François.
 
 
Eugène BOSSU (1892 - 1959), le fils aîné de François, a rejoint le PLM. Il s'installe au gré des besoins du service public : 1919 Larroche-Migenne (89), 1921 Chalon sur Saône (71), puis dès 1928 à Besançon (25).avec ses deux enfants d'un premier lit, et sa seconde épouse qui lui donnera un fils Lucien BOSSU
 
Le frère d' Eugène, François BOSSU (1898 - 1974) dit "Francis" quant à lui, rejoint les atelliers de Oullins (69) où il demeure au 89 rue des Buisset, avant d'épouser Jeanne Marie ALLEMAND.
 
Marie Louise BOSSU (1895 - 1987), leur soeur, épouse en 1919,  Claude FEVRE un autre cheminot. Il est "caténairiste" (*) au chemin de fer et le couple s' installe à Dijon dans les quartiers Sud de l'agglomération, au 117 de la rue de Chenôve. Ce jeune couple est marqué par le sort : un nouveau né décède, puis Robert leur fils aîné subi la folie meutrière des Allemands, et Marie Louise dite " Lisette " leur fille est victime d'une mort violente, fauchée par une voiture.
 

Le décès de Berthe CARLOT, l'épouse de François, entre 1926 et 1931 probablement à Saint Martin en Bresse, précipite le départ de François pour Dijon (21). Veuf, il s'est rapproché de sa fille aînée Marie Louise BOSSU. En 1931, il est hébergé chez son gendre, le cheminot caténairiste (*), et sa fille.

1944 et de nouveau le sort s'acharne sur Marie Louise. Le 6 juillet 1944, son père est victime civile des bombardements sur "les ateliers SNCF de Perrigny". Les vingt minutes longues et sombres de ce bombardement fauchent la vie de François BOSSU.

 

  Son nom est gravé sur les monuments commémoratifs de Chenove (21) et de Dijon (21)

 
photos minobossu
Chenove (21)                Dijon (21)
 
 
arbre cadre
 

 

 

  Les ateliers de Perrigny
Comme s'ils avaient voulu tromper un éventuel futur ennemi de la France, les décideurs des chemins de fer décident que la gare de triage SNCF et les ateliers des chemins de fer de "Perrigny" s'appelleront ainsi, bien que les installations ne soient pas situées sur le territoire de Perrigny mais sur celui des communes voisines Chenove et Longvic.
L'origine de cette situation est liée à l'histoire de l'implantation de ces infrastructures. Lors de la construction de la ligne de chemin de fer de Paris à Lyon par la PLM, au milieu du XIXe siècle, une petite gare provisoire, est édifiée sur le territoire de Perrigny. Il n’en fallait pas plus.

Grand centre de redistribution des marchandises en wagons et principal atelier de réparation du matériel roulant, ces installations en font un des principaux nœuds ferroviaires français à la fin du XIXème siècle et au début du XXème siècle. En 1911, il est le quatrième plus gros employeur de Côte d'Or avec 350 cheminots.

Lieux de mouvements sociaux dans les années 1920 et 1930, ces installations ferroviaires sont aussi indirectement à l'origine de l'extension urbaine de l'agglomération dijonnaise vers le sud : quartier des Bourroches, des Valendons... Centre de résistance sous l'occupation, les ateliers et le triage subissent aussi d'importants dégâts lors du dernier conflit.

source image : forum "1/160 échelle N"- postée par "pololecheminot" le 22 sept 2009
Le 6 juillet 1944, en pleine nuit, un bombardement américain mal orienté sur le site fait de nombreuses victimes. Les bombardiers, venus par l'ouest, commencent en effet à déverser leur tapis de bombes, selon un axe ouest-est ; ils détruisent alors des maisons de cheminots. Les voies de chemins de fer sont pourtant orientées nord-nord-ouest/sud-sud-est.
Le bombardement du 6 juillet 1944 qui toucha les communes de Chenôve, Dijon et Longvic, fait soixante-neuf morts, détruit plusieurs maisons, endeuillant plusieurs familles.
 

(*) Pour circuler, les trains ont besoin d’électricité, c'est le rôle des caténaires, lignes électriques aériennes qui alimentent les trains en énergie (1 500 et/ou 25 000 volts).