Curé de Baigneux les Juifs (21), Curé de Villaines en Duesme (21)

Archiprêtre de Duesmes (21)

 

Claude BOSSUT 
(1637 - vers 1700)
signature (ici en 1686)  toujours suivie des lettres p.i.
 
 
 

Claude BOSSUT

Natif de Flavigny sur Ozerain (21), Claude BOSSUT est venu au monde, au sein d’une famille aisée, et porte le même prénom que son père.
Comme son grand-père, le père de Claude curé de Baigneux, est marchand à Flavigny. On le nomme BOSSU ou BOUSSU. Il a épousé avant 1626, Louyse FILLOTTE la fille d’Hubert FILLOTTE, et de Esmonde RINGOT, bourgeois de Flavigny . Humbert, Esmonde, Estiennette, Jacques et de nouveau Humbert sont nés avant Claude de cette union. Trois filles, Anne, Jeanne et Reyne viennent compléter la fratrie.
 
Claude, lui a été baptisé le 20 septembre 1637 à Flavigny sur Ozerain. Son parrain est Claude NANIER, marchand à Flavigny; sa marraine Damoiselle Anne GARNIER. Il est nommé Claude BOSSU.
J. Dumont le curé de Flavigny signe l’acte de baptême.
 
D’où vient ce « T » ajouté à la fin de son patronyme ?
Jeanne sa sœur, elle aussi, ajoute le « T » à son nom. Elle signe d’ailleurs « Jeanne BOUSSUT » chaque fois qu’elle est marraine. Jeanne meurt en 1693 à Villaines en Duesme où elle avait suivi son frère.

 

- Curé de Baigneux (1663 – 1691) 

Curé de Villaines sur Duesme (1691 – 1700) 

Archiprêtre de Duesme

-  Son décès

 
 
 
Sa signature
1671 – C. BOSSUT prestre indigne
source BMS Baigneux les Juifs
 
«Nous n'avons pas trouvé une seule fois la signature de M. Bossut, soit sur les registres religieux, soit ailleurs, sans qu'elle ne fut suivie des initiales p. i c'est à dire prêtre indigne, et toujours un tel acte d'humilité nous a prouvé qu'il pratiquait cette recommandation du Sauveur : « Après avoir fait tout votre possible, dites Je ne suis qu'un serviteur inutile. »
source: bulletin d’histoire et d’achéologie du diocèse de Dijon. janvier - février 1893 source http://gallica.bnf.fr


 
 
Son ministère
 
Claude BOSSUT curé de Baigneux les Juifs
Le texte qui suit est un concentré de larges extraits du bulletin d’histoire et d’achéologie du diocèse de Dijon. janvier - février 1893
- La paroisse de Baigneux et ses anciens curés (page 136) -
source http://gallica.bnf.fr

 

….. Nos registres, où manque l'acte mortuaire de Mr Gaultherot, ne disent rien non plus de la nomination et de l'installation de son successeur. Un procès-verbal de visite y supplée. En 1670, l'Archidiacre y inscrivait cette attestation « Claude Bossut, natif de Flavigny, est curé de Baigneux-les-Juifs depuis sept ans. Il est âgé de trente-trois ans, a fait quatre années de théologie, a de la capacité, est de bonne vie et mœurs, possède quantité de livres, tant scholastiques positifs que de dévotion. Les services divins, prônes, catéchismes et administration des sacrements s'y font régulièrement. »
Ainsi donc M. Bossut prit possession de la cure en 1663, (*) immédiatement après la mort du précédent titulaire. Il n'avait que vingt-six ans, mais il était déjà mûr pour cet important ministère. Nous disons important, car la ville comptait alors cent treize feux et quatre cents communiants, c'est-à-dire paroissiens adultes.
 
(*) note
Recherches réalisées par l'équipe "BOSSU Bourgogne": C'est en 1663, le 17 juin, que Claude le curé de Baigneux les Juifs, apparait sur les registres BMS de cette paroisse. Avant lui, c'est le prêtre "GAUTHEROT' qui officiait. Ce jour là, Claude BOSSUT signe un acte de baptême en qualité de "commis ayant charge de la cure de Baigneux". Par la suite, sur les actes qui suivront jusqu’en 1691, Claude signera en qualité de "prêtre curé de Baigneux p.i".
 
 
 
La Confrérie du Très Saint-Sacrement
Le texte qui suit est un concentré de larges extraits du bulletin d’histoire et d’achéologie du diocèse de Dijon. janvier - février 1893
- La paroisse de Baigneux et ses anciens curés (page 136) -
source http://gallica.bnf.fr

 
...... Le jeune curé comprit vite le bien spirituel que peut produire une pieuse confrérie, quand elle est nombreuse et fonctionne régulièrement. Aussi donna-t-il des soins particuliers à celle du Très Saint-Sacrement, que son prédécesseur avait établie et si bien dirigée, tant qu'il lui était resté les forces et l'activité nécessaires.
Mr Bossut constata que huit personnes seulement s'y était fait inscrire pendant les dix dernières années ; il fallait lui rendre la prospérité d'autrefois.
En homme prudent qui sait modérer son ardeur, afin d'en assurer mieux les fruits, le nouveau curé étudia les statuts et le fonctionnement de cette confrérie, pendant deux années lui prépara d'autres membres, puis demanda, en réunion solennelle, pour lui-même et pour trente-huit de ses paroissiens, la faveur de l'admission.
 
« Le quinze septembre 1665, octave de la Nativité de la sainte Vierge, disent les registres, discrète personne Claude Bossut, prêtre et curé de Baigneux, a souhaité d'être inscrit au nombre des confrères de l'Archiconfrérie du Très auguste Sacrement de l'autel, et ayant témoigné son dessein aux officiers de ladite confrérie, ils ont encore plus désiré sa réception, et ont signé avec lui. »
Alors, M. Bossut déposa le livre des statuts sur l'autel, - livre vénérable que l'on possède encore -, ordonna aux officiers d'étendre la main et de s'engager par serment à remplir leurs fonctions en conscience, puis ajouta, Dieu leur fasse la grâce de bien remplir leur devoir!
Cette imposante cérémonie ne pouvait être mieux terminée que par ce souhait, disons plus, par cette prière sortie des entrailles du pasteur »
 
…… L'éclatante manifestation du 15 septembre ne fut point sans résultats qu'on en juge par ce qui suit « Le 27 du même mois, Frère Collin, hermite, anachorète de Saint-Paul, Saint-Antoine et Saint-Hilarion, accompagné de Michel Coroy, tous deux du lieu de Châlons-en-Champagne, et demeurant dans l'hermitage de NotreDame du Val-de-Seine, se sont confessés et ont communié à l'intention d'être reçus parmi les confrères du Très Saint-Sacrement, ce que considérant, nous soussigné, les avons reçus et embrassés comme confrères. »
Le 28 juillet 1669, fut admis frère Antoine (dans le monde N. d'Essertenne), de noble lignée, plus noble encore par sa pauvreté volontaire, sa vie sainte, et sa mort édifiante.
On inscrivit onze membres nouveaux l'année suivante, et trente-quatre, un an après.

…… .A l'exemple de son prédécesseur, M. Bossut accepta dans la confrérie des personnes étrangères à la localité. Nous en avons trouvé d'au moins trente villes ou villages différents.
 
 
…… En 1670, un cordelier de Châtillon, frère François Chamereau, natif de Baigneux, fut appelé à remplir ce ministère.
Ce fut l'unique exception, car « M. Bossut prêcha lui-même la mission annuelle et les retraites spirituelles, à la grande satisfaction et singulier profit de tous. »
A ces édifiants détails, ajoutons un complément qui achèvera de montrer ce qu'était les chrétiens d'alors sous la direction de leur pieux curé.
Nous avons vu qu'à la réception solennelle des nouveaux associés, après la prestation de serment et la profession de foi, il devait être fait lecture du Testament de l'Ame, de saint Charles Borromée. L'article 12 des statuts, visant une autre circonstance de moindre solennité extérieure, mais plus importante encore, enjoignait au Recteur et à la Rectrice « de faire ratifier au confrère ou à la consœur malade, en présence de deux témoins, et aussitôt après la réception de son Créateur, le Testament spirituel de l'âme qu'il a promis à Dieu. »
M. Bossut veilla scrupuleusement à l'exécution de ce suprême devoir.
 
Qu'est-ce que le Testament de l'Ame auquel on donnait ainsi une place importante dans les pratiques de la Confrérie ? C'est, comme son nom le fait entendre, une déclaration de dernière volonté au point de vue spirituel, où sont exprimés les différents actes que l'on tient à produire, et les sentiments où l'on veut être dans ce moment suprême qui décide de l'éternité.
 
…… M. Bossut semble s'être fait un devoir d'indiquer au registre ce qui mettait les moribonds dans l'impossibilité de recevoir les sacrements ou tel ou tel d'entre eux.
Mort subite, perte de la parole, vomissements, inflammation de la gorge, âge insuffisant, délire enfin, comme il arriva au recteur d'école Bricxion « confessé et non communié à raison d'un délire qui survint le 10 décembre 1670. » A ceux-là il s'efforçait de faire dire, du moins intérieurement : « Mon Dieu, je vous demande pardon, et je suis fâché de vous avoir offensé. »
S'agissait-il du baptême des nouveau-nés en péril de mort, il s'informait scrupuleusement de la manière dont il leur avait été administré. Leur petit corps était par lui vénéré à l'égal d'une sainte relique aussi fit -il procéder à l'exhumation d'un enfant qu'en pareille circonstance on avait cru pouvoir inhumer dans la chapelle d'Orret, sans les cérémonies religieuses.
 
Vers cette époque, les formules à employer dans la rédaction des actes religieux furent imposées par l'autorité épiscopale. Le curé s'y conforma, et il en résulte que, pour la suite, nous sommes privés de détails précieux devant fatalement tomber dans l'oubli.
 
 
 
La communauté de religieuses de Saint Ursule
Le texte qui suit est un concentré de larges extraits du bulletin d’histoire et d’achéologie du diocèse de Dijon. janvier - février 1893
- La paroisse de Baigneux et ses anciens curés (page 136) -
source http://gallica.bnf.fr
 
...... Dans une paroisse chrétienne comme Baigneux, et si sagement dirigée, une maison religieuse ayant pour but de procurer aux jeunes filles, avec l'instruction convenable, une bonne et solide éducation, aurait eu sa place naturelle. C'eut été un élément de plus pour l'affermissement et la continuation du bien qui avait été fait. Sans doute, les congrégations enseignantes n'étaient pas aussi répandues que de nos jours, mais il en existait déjà.
Les avantages d'un établissement de ce genre ne pouvaient échapper à la clairvoyance de M. Bossut, et c'est évidemment sous son inspiration que fut prise, par les habitants réunis, la délibération consignée dans la pièce suivante :
« Jean Trémisot, conseiller du Roy, prévost de Baigneux, docteur en médecine et en droit, sçavoir faisons que ce jourdhuy trantiesme septembre mil six cent quatre-vingts-deux, sur l'heure d'environ midy, en la halle du dict lieu, place accoutumée à faire et rendre la justice, après le son de la cloche, serait comparu Edme Morisot et Nicolas Pasquier, procureurs sindicts de la communauté du dict lieu, lesquels nous ont remontré avoir donné billet en l'esglise qui a esté publié au prosne de la messe paroissiale par Maistre Claude Bossu, prestre curé dudict Baigneux, affin d'assembler les habitans par nos ordres pour délibérer sur l'établissement d'une communauté de Dames Religieuses de Sainte-Ursule dans cette paroisse.
 
La plus grande et saine partie des habitants s'étant réunis à la dicte assemblée, unanimement ont déclaré que :
« Ledict établissement est un grand bien pour la communauté, pour son salut, et pour la gloire de Dieu.
« Ils prient les Dames Ursulines d'Arc-en-Barrois de faire un établissement en ce lieu.
« A cest etfaict, ils prient la Révérande Mère Supérieure de vouloir estre la première pour y establir ledict couvant avec les Mères de Sainte-Croix, Sainte-Gertrude, Sainte-Règne et de la Sainte-Trinité, pour leurs compaignes.
« Lesdits habitants leur promettent tout secours et assistance. Leur donnent liberté de prendre des pierres de taille, du sable et de l'eau, dans leurs communaux, n'ayant aucuns bois usagers où ils puissent y en prendre sans estre tenu à aucune charge communale. « Ils les déchargent de toutes choses que leur pouvoir le peut estandre.
« Ils supplient humblement leur evesque et seigneur de le tollérer et permettre.
« A condition néanmoins que les dictes Dames Religieuses instruiront la jeunesse du sexe féminin, comme elles font en tous autres lieux, gratis.
« Les dicts habitants promettent de leur envoyer à leur première réquisition, deux carriolles pour amener les dictes Dames en ce lieu, aux frais de la dicte communauté, à quoy ils s'obligent.
 
Dont et de tout quoy nous avons donné et octroyé acte aux dits procureur et sergent pour leur valoir et servir que de raison.
« En tesmoignage de quoy nous avons signé et faict signer aux habitants le sachant faire; encore en présence de discrète et religieuse personne maistre Claude Bossu, prebstre curé du dict Baigneux, lequel appuye et loue et aprouve l'intention des dicts -habitants pour l'établissement des dictes Dames Ursulines en ce lieu. « A l'effect de quoy se sont soubsigné avec nous maistre Loriot, procureur du roy, les habitants le sachant faire, et notre greffier.
« Signé TRËMISOT, LORIOT.
Suivent les signatures de quinze habitants de la paroisse.
Pour des causes que nous ignorons, la délibération ci-dessus-ne fut pas suivie d'effet et les « Dames Ursulines M ne vinrent pas. Peut-être la maison d'Arc n'avait- elle pas le personnel suffisant pour répondre aux désirs et bon vouloir des habitants de Baigneux. Néanmoins, il nous a paru bon de signaler ce projet, comme un nouveau témoignage des sentiments de foi et de générosité chrétienne qui animaient la paroisse à cette époque.
 
 
 
Le zèle de Claude BOSSUT dans son ministère
Le texte qui suit est un concentré de larges extraits du bulletin d’histoire et d’achéologie du diocèse de Dijon. janvier - février 1893
- La paroisse de Baigneux et ses anciens curés (page 136) -
source http://gallica.bnf.fr


...... Nous allons voir qu'il était aussi l'homme méthodique, l'administrateur qui sauvegarde l'avenir, en constatant l'état présent des possessions de la cure.
Nous copions :
« Je, soussigné, prêtre, curé de Baigneux, déclare avoir jouy sans aucun trouble ny empêchement, des cy après nommés héritages, en qualité de curé, sçavoir :
« D'un pré appelé le pré de la Cure, avec le vergier jardin et masures joignant, contenant environ quatre soitures, laquelle possession a été confirmée par le sieur Bouchu, intendant de la province, dans un procès-verbal fait en l'an 1665.
« De plus, le champ joignant, d'environ quatre journaux, tenant d'un côté au Pré-du-Chantre (qui vraisemblablement appartenait à la cure), d'autre à plusieurs.
« Plus, environ quatre tiers de journal, lieudit en la Montée-au-Rousseau, tenant d'un côté à G. Royer, d'autre à Jean le Grand.
« Plus, un pré d'environ une soiture, lieu-dit Ès-Prés-Nicolas, tenant d'un côté à Jacques Guenebault, d'autre à plusieurs, d'un bout à N. Bossu, d'autre à Jean-Baptiste Béguin.
« Plus, un pré contenant deux soitures, lieu-dit En-la-Bruère, tenant d'un côté à Ph. Guenebault, d'autre à Jacques Larceneur, d'un bout à Jacques Guenebault.
« Plus, un jardin fort petit et estroit de la cure, et une plus grande place que j'ai fait entourer de muraille et ay mise en jardin, soulbz obligation d'une messe le jour de sainct Denis. Le 15 mars 1665. Bossut, p. i.
 
Cinq journaux de terres labourables et sept soitures de prés ne pouvaient pas fournir au curé un revenu bien élevé. Lorsqu'arriva la déclaration royale de 1686, réglant que la portion congrue des curés devait être au moins de 3oo livres, « sommation fut faite à la requête de M. Bossut, curé de Baigneux, au sieur abbé d'Oigny, par laquelle il lui abandonna les revenus de ladite cure pour trois cents livres. » Le curé de Billy et autres firent de même.
 
En lui, l'énergie s'unissait à la douceur. Ses allures franches, sa parole de même, attestaient l'homme loyal, chez qui la conscience n'admet point de compromis. Aussi protestait-il contre tout méfait public en flétrissant les scandales. Tel nous le révèle la déclaration suivante adressée au prévôt royal par M. Loriot, procureur du roi, le 22 juillet 1681.
« J'ai appris que certains habitants de ce lieu ont trouvé des sacoches de peau, pleines d'or, d'argent et de papiers, au grand chemin joignant la croix qu'a fait placer Pierre Guenebault, qui tire au chemin de l’Hermitage, et ce, le jour de la sainte Madeleine dernier, sans en avoir donné avis, ni fait leur déclaration au greffe. Cela est si connu que le sieur curé a été contraint d’en prêcher. Et comme, jusqu'à présent, l'on n'a pu découvrir ceux qui les ont eues ; que pour en avoir la connaissance il est nécessaire de faire informer et pourvoir, par voie de monitoire, au cas que je ne puisse acquérir la preuve contre les détenteurs. »
 
 
 
 
Claude BOSSUT archiprêtre de Duesmes
Le texte qui suit est un concentré de larges extraits du bulletin d’histoire et d’achéologie du diocèse de Dijon. janvier - février 1893
- La paroisse de Baigneux et ses anciens curés (page 136) -
source http://gallica.bnf.fr

 
...... Un rapport de l'archidiacre de Flavigny à l'Evêque diocésain constate qu'en 1669, six années seulement après l'arrivée de M. Bossut, ses confrères du doyenné, réunis en synode, avaient cru le jeune curé digne en tout « d'être chargé de surveiller les paroisses d'Etormay et de PoiseuI-Ia-Ville », peu distantes de Baigneux.
C'était déjà l'investir, en partie du moins, vis-à-vis de ses aînés dans le ministère pastoral, de fonctions réservées à l'archiprêtre et préjuger que les supérieurs ecclésiastiques lui donneraient, après la mort du titulaire, la charge entière avec l'autorité qui l'accompagne. Ces prévisions se réalisèrent.
Sans pouvoir déterminer exactement l'époque à laquelle M. Bossut fut institué archiprêtre, nous savons par les registres de catholicité qu'il l'était en 1686. En voici la preuve.
Le 6 novembre 1686, baptême Durand, d'Orret K faict par religieuse personne, révérend Père en Dieu, Frère Jehan Leprestre, de l'ordre des Frères-Prêcheurs, demeurant à Ampilly-les-Bordes et de présent estant en l'église de Baigneux, pour l'absence de M. le curé dudict lieu qui fait les visites de son archiprestrise. »
 
Sans compter ni la fatigue de courses et d'inspections périodiques, ni la responsabilité vis-à-vis des supérieurs hiérarchiques, l'archiprêtre était exposé à subir le contre - coup de ces froissements d'amour-propre dont les meilleures natures ne sont pas toujours exemptes. Qui ne sait, en effet, que les réprimandes les plus méritées et même de simples observations, si tempérées soient-elles par la prudence et la charité, portent avec elles, dans celui qui les reçoit, un arrière-goût d'amertume ? M. Bossut ne l'ignorait pas, mais jamais cette considération ne l'empêcha pas d'accomplir son devoir tout entier.
 
D'après les statuts épiscopaux de 1667, les archiprêtres devaient « veiller aux défenses concernant le port d'armes, la chasse, la fréquentation des jeux, des danses et autres divertissements illicites ; à l'immixtion des curés dans des commerces et trafics indignes de la profession ecclésiastique au port habituel de la soutane dans la paroisse, et d'une soutanelle, au moins, en voyage. »
Il était enjoint aux curés de tenir, deux fois par an, assemblée archipresbytérale, pour s'occuper ensemble des intérêts spirituels et de l'administration de leurs paroisses respectives, s'entendre sur les moyens à prendre pour éviter telle ou telle difficulté prévue, ou s'en tirer le mieux possible si elle existait déjà. On mettait ainsi en commun l'expérience acquise et l'on rentrait dans la solitude habituelle avec plus de lumières et des résolutions plus fermes de s'améliorer soi-même et de sanctifier ses paroissiens.
M. Bossut l'indique dans une note écrite de sa main et évidemment communiquée à ses confrères « Il faut suivre l'ordre du catéchisme en le faisant, et penser d'abord aux enfants qui y assistent, puis adresser les développements aux paroissiens. Un curé ne satisfait que lui-même en ne s'accommodant point à la portée des enfants, et ceux-ci n'apprennent rien. »..... 
 
….. Des rapports fournis par M. Bossut, deux sortes de choses se dégagent : d'abord ses qualités personnelles, l'intégrité de sa foi, sa moralité au-dessus de tout soupçon, sa douce et persévérante énergie en face du but à atteindre, les souffrances de son âme vraiment sacerdotale lorsqu'il avait la pénible mission de réprimer certains écarts, ou qu'il voyait traiter trop légèrement les choses saintes; ensuite la vitalité de l'Eglise qui possède ]a divine puissance de régénérer ses membres déchus et sort toujours victorieuse d'épreuves qui, humainement parlant, sembleraient devoir la faire périr.
 
 
 
 
Claude BOSSUT  curé de Villaines en Duesmes
Le texte qui suit est un concentré de larges extraits du bulletin d’histoire et d’achéologie du diocèse de Dijon. janvier - février 1893
- La paroisse de Baigneux et ses anciens curés (page 136) -
source http://gallica.bnf.fr

 
….. Dans le milieu de l'année 1691, vers le 1er août, M. Bossut fut transféré à la cure de Villaines (*).
Quelles purent être les causes qui amenèrent son départ à l'âge de cinquante-quatre ans, et après vingt-sept années de séjour à Baigneux ? Nous ne savons.
Il n'avait en rien démérité aux yeux de ses supérieurs ecclésiastiques, car le titre et les fonctions d'archiprêtre lui furent conservés. Les preuves d'affection envers la paroisse ne discontinuèrent point de sa part ; son successeur devint et resta pour lui un ami apprécié et loué ; il se montra toujours heureux de voir prospérer les œuvres de piété et de charité fondées ou maintenues par lui-même.
Nous en concluons qu'en partant il ajoutait à ses mérites antérieurs celui de l'obéissance et du sacrifice.
 
Dieu le soumit à de pénibles épreuves pendant les neuf années qu'il passa au milieu de ses nouveaux paroissiens. Son père et une sœur, qui étaient venus pour mener avec lui la vie de famille, moururent successivement. Ce fut au foyer du presbytère un vide que rien ne pouvait combler.
 
(*) note
Recherches réalisées par l'équipe "BOSSU Bourgogne" : C'est le 12 juillet 1691 que Claude BOSSUT parait pour la première fois en tant que curé de Villaines : "le dousiesme juillet mil six cent nonante et un, Claude BOSSU signe un acte de baptême, C. Bossut p.i. curé de Villaines"
 
 
 
 
Le décès de " M Bossut "
 
….. Nos recherches dans les registres religieux de cette paroisse, pour y trouver l'acte mortuaire de M. Bossut, ont été sans résultat. Les pages qui devaient le contenir ont disparu. Son décès arriva sur la fin de 1699 ou dans le cours de l'année suivante.(*) M. Poncerot lui succéda. Nous trouverons plus tard un prêtre du même nom promu à la cure de Baigneux. source: bulletin d’histoire et d’achéologie du diocèse de Dijon. janvier - février 1893 source http://gallica.bnf.fr
 
(*) note
Recherches réalisées aux AD de la Côte d'Or, par l'équipe "BOSSU Bourgogne" : dans le parfait désordre des BMS de Villaines en Duesmes, le 9 novembre 1699 (FRAD021EC 685/001 page 303), Claude BOSSUT rédige et signe un acte de baptême. Puis, le 31 août 1700, (FRAD021EC 685/002 page 10) Charles Chamereau curé de Magny Lambert nous informe qu'il baptise " en suite du (...ed?) de fut Monsieur Bossut cy devant curé de Villaine et de la dicte paroisse, estant pour lors sans (d...?)". Puis il ajoute "le sudit acte sera mis dans le registre qui ne s'est trouvé lorsque le baptesme a été fait ce 31 aoust 1700.