La guerre
 
Joseph Julien BOSSU
(1893 – 1915)
 
 
 
Joseph Julien BOSSU est né le 27 juin 1893 à Athée (21).
Il est le fils de Charles Adolphe BOSSU (1858 - 1918), charpentier, âgé de 34 ans et de Jeanne Marie LE NOBLE (1868 - ), ouvrière en robes, âgée de 24 ans
 
Soldat 2ème classe il est incorporé au 10ème régiment d'Infanterie qu'il a rejoint le 27 novembre 1913. Il a le cheveux châtain foncé et les yeux bleus. Son front est large, le nez busqué et gros dans un visage long.
Sa fiche matricule, précise que ses lèvres sont minces et sa bouche petite, mais sa taille est grande : 1m72.
 
 
Joseph Julien BOSSU est Mort pour la France le 26 février 1915, au bois d'Ailly (Meuse), tué à l'ennemi.
Etat civil Athée
L’an mil neuf cent quinze le quatre mars à dix heures trente, étant à Pont sur Meuse (Meuse) Acte de décès de BOSSU Joseph Julien soldat de deuxième classe au dixième régiment d’infanterie N° m(atricu)le 5044, né le vingt sept juin mil huit cent quatre vingt treize à Athée canton d’Auxonne Côte d’Or domicilié en dernier lieu à Athée canton d’Auxonne Côte d’Or décédé au bois de la Vaux Féry, Meuse, le vingt six février mil neuf cent quinze à seize heures tué d’une balle à la tête aux avants postes ; fils de Charles Adolphe et de LENOBLE Jeanne Marie, domiciliés à Athée canton d’Auxonne Côte d’Or célibataire.
Conformément à l’article 77 du code civil, nous nous sommes transportés auprès de la personne du décédé et assuré de la réalité du décès (impossible de constater le décès)
Dressé par nous Braud Charles lieutenant au dixième régiment d’infanterie, officier de l’état civil sur la déclaration de BONIN Jean Marie tambour, né le dix neuf août mil huit cent quatre vingt onze, à Saint Julien de Civry, canton de Charolles, Saône et Loire et de Mouton Louis Georges né le seize octobre mil huit cent quatre vingt treize à Givry canton dudit département de Saône et Loire, témoins qui ont signé avec nous après lecture
Signatures Bonin Jean Marie, Mouton, Braud
Vu par nous M. Roger Jean Jacques sous intendant militaire
Signature illisible Roger
L’acte de décès ci-dessus a été transcrit le vingt quatre avril mil neuf cent quinze à onze heures du matin par nous Armand Converset maire d’Athée
Signé Converset
Un mot rayé comme nul dans le corps du présent acte. Vu et approuvé.
Signé Converset

  

  
Joseph Julien BOSSU est mort dans une des tranchées du Bois d'Ailly,
« Dès septembre 1914, la prise du Bois d’Ailly (bois situé à l’est de Saint-Mihiel) a constitué un des objectifs principaux des attaques françaises. L’occuper c’était tenir sous son feu St-Mihiel et les routes qui y conduisaient…. Les combats acharnés s’y sont poursuivis pour la prise ou la reprise d’une tranchée…. L’hiver 1914-1915 a été rigoureux; la boue, le manque d’effets chauds y ont rendu la vie du soldat très dure. …. Beaucoup d’unités sont passées par le Bois d’ Ailly en y laissant de nombreux morts…. »
texte extrait d'un article réalisé par une classe de CM2 du Groupe Scolaire de la Halle à Saint-Mihiel en Lorraine.
Soldats au repos dans le village de Bislée après leur passage au Bois d’Ailly
source image : collection ANSM don ROY
 
Le destin de Joseph Julien au 10ème régiment d’infanterie
Le 2 août 1914 premier jour de mobilisation pour toute la France. Le 4, à 18 heures, le 10eme régiment a mobilisé tous ses bataillons et le 5 a lieu le départ dans les gares d’Auxonne et de Villers les Pots.
Le régiment débarque le 14 septembre 1914 à St Mihiel. Le 15 janvier 2015, le régiment marche sur Marbotte par Ménil aux Bois. La veille, ordre a été donné au 10ème régiment d’infanterie de se mettre à la disposition du Général commandant la 15ème division et de relever le 171ème régiment d’infanterie dans la tranche EST du sous-secteur du Bois d’Ailly.
Le séjour dans les tranchées est employé à des travaux de défense, entretien, assainissement des tranchées, approfondissement des boyaux de communication, constitution de défenses accessoires inexistantes sur certain points ou détruites par les tirailleries ou le bombardement, création de traverses destinées à mettre les troupes à l’abri des coups d’enfilade. Entre temps, bombardements d’artillerie sur les tranchées et les boyaux, surtout pendant le jour.
source : historique du 10ème R.I. retranscrit par Xavier ANTOINE

Soldats partant creuser les tranchées
source image : collection ANSM don ROY
 
 
Le journal de marche du 10éme régiment livre le quotidien de ce mois de février 1915
Le 1er février 1915, les emplacements occupés par les régiments dans ce secteur, sont modifés. Ainsi, à 6h30, "le 27eme Régt relève les 1°et 4° Cie". Ces deux compagnies s'installent dans les abris de la Croix St Jean. Le même jour à 7h00, les 2eme et 3eme compagnies arrivent à Pont sur Meuse où elles cantonnent. A 16h30, le 3eme bataillon quitte Pont sur Meuse et se rend à Commercy où il cantonne. Aucun changement pour le 2eme bataillon. Dans la 5eme compagnie, un soldat est blessé.
On a réparti les troupes.
"1ère ligne : 2eme Bataillon
5eme compagnie tranchée 7 en liaison avec le 27e
6eme compagnie tranchée 9 et 8, 1 peloton à PC
7eme compagnie tranchée 8
8eme compagnie tranchée 10 en liaison avec la 16eme D.I.
2eme ligne : 1er Bataillon
1ere et 4eme compagnie dans les abris de la Croix St Jean
2eme et 3eme compagnies à Pont sur Meuse
3eme ligne : 3eme Bataillon à Commercy (caserne Oudinot)"
....
Le 2 février, arrivée d'un détachement de renfort composé de 4 sous-officiers et de 116 hommes. On salue le courage de ceux qui n'ont pas craint d'exposer leur vie pour ramener sous le feu, les blessés tombés entre les lignes.
Le 3 février "sans changement". Les hommes de renfort rejoignent leur Compagnie. Le bataillon de Commercy, subit la vaccination anti-typhoÏdique. Dans les tranchées, 2 hommes sont blessés, un autre est tué.
Le 4 février, la relève s'est effectuée de 4h à 7h30. L'après midi, l'adjudent Lobreau est renvoyé au dépôt à sa demande.
Le lendemain, 5 février, dans la tranchée 8, un homme est tué d'une balle. Il sera cité à l'ordre de l'armée 20 jours plus tard.
Le 6 février "sans changement".
Le 7 février arrivée de nouveaux renforts 1 sergent et 67 hommes destinés au 3eme bataillon. Et toujours ces hommes bléssés ou tués.
Le 8 février "sans changement". Encore un homme blessé.
Le 9 février à 4h30, c'est la relève. Le 2eme bataillon passe en 1ere ligne. Une 2eme ligne de défense est organisée à environ 400 mètres en arrière de la 1ere ligne.
L'enfer des tranchées se poursuit. Le 13 fevrier, à 0h30 le 3eme bataillon quitte Commercy pour relever le 2eme bataillon en 1ere ligne. Et toujours des hommes blessés et tués.
Le 17 février le 2eme bataillon passe en 1ere ligne. le 3eme bataillon passe à Croix St Jean. Le 1er bataillon reste à Commercy. La relève est terminée à 5h30.
Le 18 février on perçoit dans la tranchée 8, des bruits de sape allemande ou de galerie de mine près du Saillant. A 9h30, 11h, 12h, 15h, 16h l'artillerie allemande manifeste une activité particulière.
Le 19 février Le Génie ouvre une galerie de mine (galerie 10) dans la tranchée 8.
Le 20 février "sans changement"
Le 21 février 5h, la relève : le 3eme bataillon venant de Pont et St Jean passe en 1ere ligne. Le 2eme bataillon passe en 2eme ligne. On reconstitue les cadres en sous officiers. Dans les tranchées, 6 hommes sont blessés et un autre est tué.
Le 22 février "sans changement". Un homme est blessé.
le 23 février, on ouvre une galerie de mine au Saillant (gallerie 11). Le travail est effectué par l'infanterie. Dans les tranchée un homme est blessé.
Le 24 février "sans changement"
Le 25 février La relève est effectuée à 5h00. Le 1er bataillon quitte Commercy et passe en 1ere ligne. Le 2eme bataillon va à Commercy. L'adjudent Doreau tué le 5 février est cité à l'ordre de l'armée.
Le 26 février " sans changement ".
On déplore une perte: le soldat BOSSU est tué.
 
Joseph Julien BOSSU repose au cimetière d'Athée, dans le carré militaire.
Son nom est gravé sur le monument aux Morts d'Athée (21)
21 athee joseph    
photos : minobossu
 
 
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