Colette
Sidonie Gabrielle Colette, dite Colette, née à Saint-Sauveur-en-Puisaye, Yonne, le 28 janvier 1873, est une romancière française, élue membre de l'académie Goncourt en 1945. Elle meurt à Paris, le 3 août 1954.
Biographie
Dernière des quatre enfants de Sidonie Landoy (Sido) et du capitaine Jules-Joseph Colette (percepteur à Saint-Sauveur en Puisaye), celle qui deviendra Colette a vécu une enfance heureuse à Saint-Sauveur en Puisaye, gros village de Bourgogne. Adorée par sa mère comme un « joyau tout en or » au sein d’une nature fraternelle, elle reçoit une éducation laïque. Sido, féministe et athée convaincue qui ne craint pas de troubler le curé de Saint-Sauveur avec son chien ou de lire Corneille caché dans un missel, lui apprend l'art de l'observation notamment dans le jardin donnant sur la cour de la maison.
La jeune Colette lit très tôt les grands classiques et prend des leçons de français comme de style auprès de son père, grand lecteur de journaux. Sido ayant des goûts de luxe que son mari ne sait lui refuser, la famille ruinée doit quitter Saint-Sauveur et s’installe en novembre 1891 à Châtillon-sur-Loing ( Aujourd'hui Chatillon -Coligny) Loiret. Adolescente, Colette rencontre Henry Gauthier-Villars, séducteur compulsif surnommé « Willy », avec qui elle se marie le 15 mai 1893 à Châtillon-Coligny. Willy, critique musical très influent et auteur de romans populaires, est un viveur parisien qui fait également travailler à son profit une équipe de collaborateurs.
Il introduit Colette dans les cercles littéraires et musicaux de la capitale où la jeune femme fait sensation avec l'accent rocailleux de sa Bourgogne natale. Vite saisi par les dons d’écriture de sa jeune épouse, Willy l'utilise elle aussi comme nègre (le premier manuscrit de Colette date de 1893) puis dès 1895 l’engage à écrire ses souvenirs d’école, qu’il signe sans vergogne de son seul nom. Ce sera Claudine à l’école, bientôt suivi d’une série de Claudine, qui sont donc publiés sous le nom du seul Willy.
Willy fut l'amant de Marie-Louise Servat, avec laquelle il avait eu un fils, Jacques Henry Gauthier-Villars. Colette, jalouse et consternée de devoir être enfermée dans un rôle d’épouse bafouée, se libère de plus en plus de cette tutelle. En 1905, elle publie le premier livre sous son nom de Colette Willy, Dialogues de bêtes. Encouragée par le comédien et mime Georges Wague (1874-1965), elle commence alors une carrière au music-hall, où elle présente des pantomimes orientales dans des tenues très légères. Ce sont des années de scandale et de libération morale : elle divorce de Willy en 1906, connaît plusieurs aventures féminines. Durant toute cette période, Colette chemine aussi dans sa vocation d'écrivain. Elle publie des ouvrages évoquant ces années. Colette arrive à se démarquer de ses contemporains grâce aux sujets qu'elle aborde. Elle montre un style épuré mais élevé. Elle trouve sa place parmi les romanciers régionalistes qui se sont imposés durant l'entre-deux-guerres, à travers, entre autres, les descriptions de sa région natale, la Bourgogne.
Une attention croissante à la justesse des mots, notamment lorsqu’ils sont chargés d'exprimer l'effusion dans la nature, une sensualité librement épanouie pour revendiquer les droits de la chair sur l'esprit et ceux de la femme sur l’homme, voilà quelles sont les lignes de force de cette écriture.
Après son divorce, Colette a une brève liaison avec Auguste-Olympe Hériot rencontré à la fin de 1909. Puis elle fait la connaissance de Henry de Jouvenel, politicien et journaliste, qu'elle épouse en 1912 et qui l'engage à donner quelques billets et reportages au journal Le Matin, dont il est le rédacteur en chef. De lui, elle aura sa seule enfant, Colette Renée de Jouvenel, dite « Bel-Gazou » (« beau gazouillis » en provençal). À plus de quarante ans, alors que son mari la trompe, elle joue un rôle d'initiatrice auprès du fils de son époux. Relation qui durera cinq années et nourrira les thèmes et les situations dans Le Blé en herbe.
Le divorce d'avec Henry de Jouvenel sera prononcé en 1923.
Elle rencontre son troisième mari, Maurice Goudeket, en accompagnant son amie Marguerite Moreno, chez Madame Andrée Bloch-Levalois, au début de l'année 1925
En 1945, Colette est élue à l'unanimité à l’Académie Goncourt, dont elle devient présidente en 1949.
Ayant vite compris que la célébrité passe par la maîtrise de son image, elle devient l'écrivain le plus photographié du XXe siècle. Les Œuvres Complètes de Colette sont publiées en quinze volumes par la maison d'édition Le Fleuron, créée par Maurice Goudeket. En 1953, elle est élevée à la dignité de grand officier de la Légion d’honneur. Elle meurt le 3 août 1954.
En dépit de sa réputation sulfureuse et du refus par l’Eglise catholique d'un enterrement religieux, Colette est la première femme à laquelle la République ait accordé des obsèques nationales. Elle est enterrée au cimetière du Père-Lachaise à Paris.
Œuvres
1900 : Claudine à l'école
1901 : Claudine à Paris
1902 : Claudine en ménage
1903 : Claudine s'en va
1904 : Dialogues de bêtes
1907 : La Retraite sentimentale
1908 : Les Vrilles de la vigne
1909 : L'Ingénue libertine
1910 : La Vagabonde
1913 : L'Entrave
1913 : L'Envers du music-hall
1916 : La Paix chez les bêtes
1917 : Les Heures longues
1918 : Dans la foule
1919 : Mitsou ou Comment l’esprit vient aux filles
1920 : Chéri
1922 : La Chambre éclairée
1922 : La Maison de Claudine
1923 : Le Blé en herbe
1924 : La Femme cachée (nouvelles)
1926 : La Fin de Chéri
1928 : La Naissance du jour
1929 : La Seconde
1930 : Sido
1932 : Le Pur et l'Impur
1933 : La Chatte
1934 : Duo
1936 : Mes Apprentissages
1936 : Splendeur des papillons
1937 : Bella-Vista
Source : wikipedia