Les pilules

BOSSU Emilienne
(1888 - 1932)
 

 

 

Aucun doute ....... c'est du sérieux !
11 avril 2008. Un article dans le "Journal de Saône et Loire". "Petits secrets de beauté" : une bouffée d'autrefois. L'ouvrage porte en sous-titre « Le livre qui déride » : le lecteur est prévenu.
 
Trois auteurs : Jean-Noël Leblanc, Jean-Charles Rousseau, et Marc Combier.
Ils nous présentent des dizaines et des dizaines de « réclames » (ça ne s'appelait pas encore la pub) qui paraissaient dans les journaux de 1890 à 1930.
 
Des dessins et des textes fort courts vantant les mérites de tel produit ou de tel médicament.
Tous meilleurs les uns que les autres : pour grossir, pour maigrir, pour nettoyer et rééduquer l'intestin, pour modifier la forme du nez. Et aussi pour… vivre longtemps.
Un produit affirme qu'il donne aux femmes une belle poitrine en un mois (« vous verrez chaque matin vos seins se gonfler »), mais, sur une page voisine, un autre dit qu'il arrive au même résultat en dix jours.
Le vin quinquina, en vente place Bellecour à Lyon, est présenté comme indispensable aux anémiés et aux convalescents. C'est le « véritable lait des vieillards ». L'impuissance est guérie avec la Viriline, prédécesseur donc du Viagra.
 
Mais il y a encore d'autres produits miracles : « Prenez ceci et soyez un homme », affirme une réclame. Ceci, c'était l'« Electro-vigueur », une sorte de ceinture. Car « la femme dédaigne l'homme faible », précise-t-on pour souligner les qualités de cet « Electro-vigueur».
 
Un professeur de la région de Toulouse propose, lui, un talisman de belle humeur, bijou mystérieux apportant « fortune, santé, bonheur ».
Des tas de bonnes choses encore. Contre la calvitie, contre les cors aux pieds, contre la transpiration, contre les poils follets. On recherche la beauté du teint, on n'aime pas les visages rouges ou hâlés, et un journal de 1902 croit bon de faire référence à Alfred de Musset pour dire toute la beauté d'un visage « d'une intéressante pâleur ».
 
Les dessins qui accompagnent ces textes nous montrent des messieurs souvent moustachus, et des dames en chignon (vers 1910) ou aux cheveux courts, coiffés « à la garçonne » (vers 1930).
 
Certains lecteurs retrouveront peut-être dans les produits proposés des noms connus :les pilules Pink, qui ont guéri Emilienne BOSSU de Lamargelle (Côte-d'Or) de sa profonde anémie (l'intéressée témoigne).
Et encore la Jouvence de l'abbé Soury, la phosphatine Falières, et la fameuse crème Simon Burgonde
126 pages drôles. 15 euros. éditions Alternatives, 33 rue Saint-André-des-Arts 75006 Paris"
Le Journal de Saône-et-Loire, 6 avril 2008
source :jnleblanc.canalblog.com
 
Merci à Jean-Noël LEBLANC