Le conscrit
BOSSU Henri
(1835 – 1892)
Signature de Henri BOSSU
Le laboureur et ses enfants
Henri BOSSU (1835 - 1892) voit le jour le 10 juin 1835, à La Maison Dieu (58).
Son père, Léonard BOSSU (1797 - 1874) dit "Le Grand" et sa mère Madeleine MEUNIER (1807 - 1878) sont de riches laboureurs propriétaires, bien implantés à Maison Dieu.
Lors de la naissance d'Henri, un frère et une soeur sont déjà là pour l'accueillir : Nicolas né en 1831 et Marie Magdeleine née en 1829.
La petite Éléonore viendra compléter cette fratrie en 1846.
Henri, comme son père et son frère sera laboureur à la Maison Dieu, et le 8 avril 1856, il épouse Louise Élisabeth Félicité GAILLOT (1838 - 1875), sa cousine au 4eme degré, fille de Jean Nicolas et de Victoire GOUBEAU. Ensemble ils ont deux enfants.
Les conscrits
La guerre de Crimée (1853-1856), qualifiée de “première guerre moderne” , autrement dit dévastatrice à cause des engins de mort “modernes”, fait rage.
La prise de Sébastopol (8-9 septembre 1855) fait suite à la bataille de l'Alma (20 septembre 1854), à la bataille d'Inkermann (5 novembre 1854), à la bataille de Balaklava (25 octobre 1854), à la bataille de la Tchernaïa, pont de Traktir (16 août 1855).
La chute de Sébastopol constitue l'évènement le plus important de la guerre de Crimée. Le siège s'éternisa et dura une année. L'état sanitaire des armées, décimées par le choléra, le scorbut et les fièvres était désastreux.
Rien de joyeux dans tout cela, et la fibre patriotique ne semble pas opérer chez les jeunes gens, puisque l'armée se voit dans l'obligation en 1855, de supprimer "le remplacement" !!!!
Le mauvais numéro
Henri BOSSU, fait donc partie de la classe des conscrits de 1855, et comme tel, il se présente au "tirage au sort" qui se déroule au chef-lieu de canton, en séance publique devant le sous-préfet et les maires de La Maison Dieu et autres communes du canton.
Les inscrits ou leurs représentants habilités, doivent prendre "LE numéro" dans une urne.
Le tirage s'arrête quand le contingent prévu est atteint.
Hélas pour Henri, il pioche le numéro 53, un "mauvais numéro" compris dans le contingent.
Son frère Nicolas avait-il eu plus de chance que lui ?
Avait-il tiré " le bon numéro" en 1851 ? Celui qu'on appelait le "bon numéro pour les filles" ?
Toujours est-il que c'est la consternation en cette année 1855 au sein de la famille : Henri BOSSU est porté sur les tableaux de recensement du contingent de 1855.
L'an passé on a célébré les noces de Nicolas, et les préparatifs allaient bon train pour la célébration de celles d'Henri.
Ce mauvais tirage au sort tombe comme un couperet, d'autant que la durée instaurée pour le service est de 7 ans.
La solution
Un laboureur est un homme établi, avec des propriétés, des fermes, du bétail, et.... de l'argent.
Les articles 5, 6 et 7 de la loi du 26 avril 1855, qui portent sur les modalités d'exonération de service, contribuent opportunément, à un retour de situation.
Après avoir justifié du paiement de l'indemnité fixée par le ministère de la guerre, on déclare Henri exonéré de ses obligations de service auprès de la Nation
source image : http://www.geneanet.org/archives/actes
OUF !!!
Henri BOSSU est décédé le 8 décembre 1892, en son domicile à La Maison Dieu.