Ingénieur en chef des domaines de la Couronne
BOSSU François Damien
(1741 – 1808)
 
 

 

 

 

 

François Damien BOSSU né le 14 octobre 1741 à Clamecy (58), est le fils de François BOSSU (1707 - 1781) conseiller du Roy, président au grenier à sel et de Marthe CLIQUET
François Damien épouse Anne GOURET ( - 1808) la fille de Nicolas GOURET marchand tanneur et de Françoise FLANDIN.  Les noces sont célébrées le 12 février 1765 à Clamecy (58)
De cette union quatre filles et deux garçons verront le jour et parmi eux, Louis François BOSSU (1772 - 1834), géomètre en chef du cadastre du département de l'Yonne.
 
 
 
 
 
L’inventeur
."Machine hydraulique nommée Moulin sans roue", par F. BOSSU, ingénieur-architecte
                                                   
      Le 3 septembre 1805                       Un description de l’invention                       La machine est montrée au
   le brevet d'invention est déposé             dans le dictionnaire des découvertes           conservatoire des arts et métiers
Source : books.google.fr
 
En l'an IX puis en l'an XI deux de ses inventions "l'écluse à sas mobile", et le "moulin sans roue" sont primées
 
L’exposition de l'industrie à Paris
Lors de l’exposition de l’industrie à Paris, en l’an IX (1801) le jury d’experts sur les produits de l’industrie française a décerné une médaille d’or à MM BOSSU et SOULAGES pour l’invention de « l’écluse à SAS mobile ».
 
En 1806, lors de la deuxième exposition industrielle, ils ont présenté une nouvelle manière d’employer une chute d’eau comme moteur. Le modèle d’un « moulin à eau sans roue », mis en mouvement par cette nouvelle méthode a été exposé aux regards du public. Une médaille d’Or vient auréoler cette nouvelle invention
Exposition industrielle de Paris en 1806 – Esplanade des Invalides
source : galerie-creation.com/jacques-bertaux
L'assistance déplore l'absence de Napoléon, retenu auprès de ses troupes.
Mais les louanges autour de cette invention résonnent dans tous le pays. Les annonces du journal de l’Escault en sont la preuve
 
 
 
(N° 85) JOURNAL DU COMMERCE DES ANNONCES ET AVIS DIVERS DU DEPARTEMENT DE L’ESCAUT
Du Mardi 27 Floréal an XL (17 Mai 1803)
MOULIN A EAU SANS ROUE
 
La présentation de l’invention
Le citoyen BOSSU, architecte, ingénieur-hydraulique, déjà connu par l’’écluse sans mobile, qui a obtenu la première médaille d’or de l’exposition de l’an 9, vient d’inventer un moulin a eau, sans roue ni coursier, qui ne dépense que le tiers des eaux d’un moulin ordinaire, en faisant autan de farine dans les vingt-quatre heures.
Par ce moyen, il triple les moulins et usines qui tournent par-dessous, et double ceux qui vont en-dessus, surtout quand ils sont placés sur les étangs, ruisseaux et petites rivière dont les chûtes sont de 3 pieds et au-dessus.
Cette » découverte procure aux propriétaires, une augmentation considérable dans les produits, et fait disparaître l’inconvénient du chaumage.
En supprimant les roues à aubes, à augets, ou de tout autre forme, l’inventeur place ses usines dans des lieux clos, où elles sont à l’abri des plus fortes gelées ; Le moteur qui remplace la roue est construit de manière à être toujours plus pesant que le volume qu’il déplace pour son mouvement ce qui produit l’économie d’eau énoncée ci-dessus. Ce nouveau mode de construction d’usine permet d’en établir, sur les ruisseaux qui n’ont que le tiers des eaux nécessaires, et il offre un emploi utile du superflu de l’eau aux propriétaires dont les usines sont situées avantageusement.
Le modèle de ce moulin annoncé dans les journaux en vendémiaire dernier, a été exécuté, d’après les ordres du ministre de l‘intérieur, dans la proportion de 3 pouces par pied, et a parfaitement répondu à l’attente de son auteur.
 
 
Les éloges de M. le ministre ….
Le 30 ventôse, ce ministre, ami éclairé des arts, ardent à vivifier tous les moyens de prospérité publique, s’est transporté chez l’inventeur, accompagné de plusieurs membres de l’institut. Après avoir examiné la machine dans son ensemble et dans tous ses détails, il a été reconnu que le mécanisme était de la plus grande simplicité, les mouvements très réguliers, et enfin, qu’elle réunissait, par son jeu et l’économie de l’eau, les avantages les plus précieux.
Pour ne point affaiblir les éloges que le ministre a accordés à cette invention pendant l’examen approfondi qu’il a fait du modèle, il suffit de transcrire les articles suivants de la lettre qu’il a écrite au citoyen BOSSU et compagnie, en date du 27 germinal an 11.
 
« Si j’avais moins auguré de votre découverte, j’eusse mis moins d’intérêt à vous tracer la ligne que vous deviez suivre pour la faire prospérer ; vous savez que le public ne juge et ne prononce qu’autant qu’il voit ; il faillait donc ne pas se borner à présenter des plans ; il s’agirait d’exécuter des modèles sur une assez grande échelle, pour qu’on pût prédire et calculer ses résultats ; le modèle a été fait et l’expérience »e a parfaitement réussi ………..
« Je sais que ces expériences préliminaires sont coûteuses, mais sont son indispensables, et comme le bien général est lié à votre intérêt privé, je ne demande pas mieux que de concourir à faciliter vos succès.
« Vous pouvez déposer le modèle complet au Conservatoire des Arts et Métiers, et il vous sera payé la somme de …. ..
« Voilà ce que mon amour pour le progrès des arts et le désir de voir prospérer en vos mains une découverte que je crois utile, me permettent de faire pour vous….
« Je faciliterai ensuite par tous les moyens de persuasion que me donne ma place, la connaissance et l’adoption de votre procédé, etc… »
 
 
… et des hommes de l’Art
"Le 10 ventôse, le citoyen Cretet, conseiller d’état, chef des travaux publics, accompagné des inspecteurs-généraux des ponts et chaussées, du directeur de l’école, d’ingénieurs en chef et professeurs, est venu dans les ateliers du citoyen BOSSU. D’après le jeu et l’examen de la machine, l’inventeur a reçu de ce magistrat et des savants qu’il avait emmené les témoignages de la plus grande satisfaction."
 
 
François Damien commercial
Jaloux de répondre aux bontés du ministre et de propager une découverte dont l’utilité n’a besoin que d’être exposée pour être sentie, le citoyen BOSSU, auquel il a été accordé un brevet d’invention pour 15 années consécutives, cédera, moyennant la somme de six cents francs, par tournant, la faculté de construire d’après le procédé qu’il a inventé. Il cédera même portion de son privilège pour un ou plusieurs départements et pour les pays étrangers. Pour faciliter la construction des moulins, il enverra des modèles à 3 pouces par pied à ceux qui en désireront.
Ceux qui voudront appliquer le nouveau mécanisme à leurs moulins et usines, devront adresser au citoyen BOSSU et compagnie, une note contenant la jauge exacte des eaux, la chute de leurs usines, c’est-à-dire l’élévation du biez supérieur sur le biez inférieur, et la quantité de blé  (réduit en quintaux) qu'ils moulent dans vingt-quatre heures par chaque équipage. Ils recevront, en réponse, le plan gravé de la machine avec les dimensions du moteur qui doit remplacer la roue, une instruction de ce plan, et la note de la quantité de blé que le nouveau moulin devra moudre.
Dans le cas où le local exigerait un plan particulier que les propriétaires désireraient être fait par l’inventeur, alors ils enverront le plan de l’emplacement, et payeront une somme de 400 francs en sus de celle d 600 francs, prix de la cession du droit de construire, et il leur sera fourni le plan du nouveau moulin adapté  au local ; avec un devis et détails.
La connaissance exacte du volume d’eau « tant indispensable, il a paru convenable d’inviter à suivre la méthode ci-jointe, afin de prévenir les erreurs trop ordinaires dan le jaugeage des eaux.
On traitera de gré à gré avec les propriétaires d’usines autres que les moulins à blé suivant le nombre des tournants et l’importance des établissements.
Méthode pour jauger les eaux du biez d’une usine, et pour con naître la quantité d’eau qui passe par seconde dans le coursier du moulin, et la réduire en pieds cubes ;
On choisit dans le cours du biez supérieur l’endroit où les deux rives sont à peu près parallèles ; dans une distance de 14 à 30 pieds ; on prend ensuite la superficie de la tranche du biez à chacune des extrémités »s ; on ajoute les deux superficies et on prend la moitié pour avoir la tranche moyenne ; on multiplie cette moyenne par la longueur comprise entre les jalons, et on a le solide du prisme d’eau compris dans l’espace.
Pour connaître la vitesse du courant, on choisit un flotteur ou morceau de bis qui surnage un peu ; on le pose au-dessus du premier jalon ; l’homme, placé vis-à-vis, avertit celui qui opère par un signal convenu, du passage du flotteur devant ce jalon. Ce dernier, muni d’une montre à secondes, compte avec attention le nombre de celles que le flotteur met à parcourir l’espace mesuré jusqu’à ce qu’un autre homme, placé » devant le second jalon, donne le signal de l’arrivée du flotteur devant lui. On recommence à plusieurs reprises cette opération, afin de s’en assurer. Ensuite on prend la moyenne de toutes les vitesses, pour avoir celle qui approche le plus de la véritable. Cela fait, on divise le nombre des pieds cubes contenus dans le prisme par celui des secondes qui exprime la vitesse du courant ; et ce quotient donne en pieds, pouces, lignes, la quantité d’eau qui passe par seconde dans le coursier du moulin, de quelque manière que la roue tourne.
Avec un niveau d’eau, on se procurera facilement la connaissance de la chute, ou la hauteur du biez supérieur sur l’intérieur.
On doit faire ces deux opérations dans un temps calme, les eaux étant dans leur hauteur moyenne.
Toutes les demandes doivent être adressées au citoyen BOSSU et Compagnie, rue du Verneuil n° 430.
Nota : les lettres et paquets non affranchis seront refusés.
 
 
En 1806, François Damien demeure, à Paris au N° 450 de la rue de Verneui. Deux ans plus tard, le 22 juin 1808, il décède à Cravant (89) chez son gendre